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Nouvelles économiques

Canada : la hausse de l’emploi en décembre ne freinera pas la baisse de taux en janvier

10 janvier 2025
Randall Bartlett
Économiste en chef adjoint

Faits saillants

  • Le nombre total d’emplois au Canada a bondi de plus de 90 000 en décembre 2024, surpassant les attentes des prévisionnistes (+ 25 000). Le taux de chômage a légèrement diminué à 6,7 %, après avoir atteint son plus haut niveau depuis 2021 en novembre. Le nombre total d’heures travaillées a augmenté en décembre (variation mensuelle de 0,5 %) et a progressé de 2,1 % par rapport à un an plus tôt. Il s’agit de la plus forte progression depuis la mi-2023. Par ailleurs, la croissance du salaire horaire moyen a ralenti et progressé à son rythme le plus faible depuis mai 2022, pour atteindre 3,8 % par rapport à 12 mois plus tôt. Le tableau 1 présente les principales données.
  • Notre prévision de croissance du PIB réel canadien au T4 2024 se rapproche davantage des 2,5 % sur une base annualisée à la suite de la publication des données de décembre sur l’emploi, ce qui est conforme, mais légèrement supérieur aux prévisions de la Banque du Canada (BdC) figurant dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire (RPM).

Implications

Il est difficile de voir de mauvaises nouvelles dans le rapport sur l’emploi de décembre 2024. Le nombre d’emplois créés a fortement augmenté, surtout pour le travail à temps plein. L’emploi a progressé dans huit provinces sur dix. La plupart des secteurs ont aussi enregistré des gains. Il y a eu une hausse des heures travaillées. La croissance des salaires a ralenti pour revenir à un rythme plus habituel. Et le taux de chômage a diminué, surtout en raison de la baisse du nombre de nouveaux arrivants et de travailleurs du principal groupe d’âge actif (de 25 à 54 ans) sans emploi (graphique 1).


Un élément qui vient obscurcir le portrait du marché du travail pour décembre : le ralentissement de la croissance de la population. L’expansion démographique des dernières années s’est concentrée chez les jeunes (15 à 24 ans) et les personnes du principal groupe d’âge actif (25 à 54 ans). Cette croissance s’atténue maintenant de façon notable (graphique 2). Devant l’augmentation importante du nombre de résidents non permanents, le gouvernement fédéral s’est engagé à faire passer la proportion de ce groupe de 7,3 % au T2 2024 à 5 % au cours des trois prochaines années. Le gouvernement du Canada a aussi réduit sa cible d’admissions de résidents permanents. Nous avons des doutes Lien externe au site. quant à l’atteinte de ces objectifs ambitieux, mais ces mesures auront probablement un effet sur la croissance de la population. Celle-ci pourrait ralentir considérablement, même si les cibles ne sont que partiellement atteintes. 


Alors que l’expansion démographique devrait ralentir, le PIB réel par habitant et la productivité du travail devraient cesser leur déclin et commencer à progresser. Cela devrait favoriser la hausse des gains salariaux réels et faire que la tendance générale observée depuis plus de deux ans se poursuive. Et même si la croissance du salaire moyen, telle que mesurée dans l’Enquête sur la population active, a commencé à ralentir dans les derniers mois (graphique 3), un marché du travail plus tendu au cours des prochains mois devrait faire qu’elle continue de surpasser l’inflation.


Bien que les résultats solides du marché du travail de décembre soutiennent nos prévisions supérieures à celles de la BdC relativement à la progression du PIB réel au T4, les difficultés économiques croissantes attendues devraient maintenir la Banque sur la voie de la réduction des taux. Comme nous l’avons indiqué dans nos Prévisions économiques et financières de décembre 2024 Lien externe au site., les tarifs douaniers qui pourraient être imposés par la nouvelle administration américaine, le ralentissement marqué de la croissance de la population et la vague de renouvellements hypothécaires devraient peser sur l’activité économique en 2025. Par conséquent, nous sommes toujours d’avis que la BdC réduira de 25 points de base le taux du financement à un jour plus tard dans le mois, puis qu’elle fera une pause en mars. Elle devrait continuer à réduire graduellement ses taux pendant le reste de l’année.


NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.