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Nouvelles économiques

Canada : le Grincheux a volé les mises en chantier en décembre

16 janvier 2025
Kari Norman
Économiste

Faits saillants

  • Le rythme des mises en chantier au Canada a reculé à 231 500 unités en décembre (désaisonnalisé et à rythme annualisé), après un résultat anormalement élevé au mois précédent. La baisse a surtout été observée dans les logements collectifs. Le tableau 1 ci-dessous résume les principales données.
  • Notre prévision de la croissance annualisée du PIB réel au quatrième trimestre de 2024 se situe près de 2,5 %, au-dessus de celle estimée par la Banque du Canada (BdC) dans son dernier Rapport sur la politique monétaire, à 2,0 %.

Implications

Les mises en chantier, qui s’étaient établies à 262 000 unités en novembre, ont reculé à 231 500 en décembre, un chiffre inférieur au consensus des prévisionnistes (250 000). La moyenne du quatrième trimestre de 2024 s’est ainsi établie à un niveau plus typique de 248 000 unités. Sur l’ensemble de l’année, les mises en chantier ont connu une hausse modeste de 3 000 unités par rapport à 2023, alors qu’elles avaient décliné de près de 21 000 en 2023.

La construction de logements collectifs a chuté de 29 000 en décembre, après un résultat anormalement élevé au mois précédent. La moyenne des mises en chantier de logements collectifs en 2024 est restée sensiblement la même qu’en 2023. La construction de résidences unifamiliales, qui représente une part beaucoup plus faible des nouvelles constructions résidentielles, a également ralenti en décembre. Si l’on observe les tendances à plus long terme, la construction d’appartements locatifs traditionnels a dépassé celle de copropriétés pour la quatrième année consécutive (graphique 1). La construction de maisons unifamiliales a augmenté en 2024 par rapport à 2023, mais est restée en deçà des niveaux observés au cours de toute autre année de la dernière décennie.


D’un point de vue régional, la construction résidentielle a repris du galon en Ontario pour s’établir à 65 300 unités, mais ce chiffre est inférieur à la moyenne de 2024 et bien en deçà des 90 000 mises en chantier de l’année précédente. C’est en grande partie attribuable à Toronto, où la construction a reculé de 19 % sur un an. Les mises en chantier au Québec ont décliné en décembre après avoir été exceptionnellement vigoureuses en novembre. Par ailleurs, la moyenne de près de 49 000 unités en 2024 a largement dépassé celle de 40 000 en 2023. Les provinces de l’Atlantique ont toutes connu une bonne année, avec des mises en chantier bien supérieures à celles de 2023.

En 2021 et en 2022, la hausse importante des coûts avait fortement nui à l’industrie de la construction résidentielle. Cependant, l’indice des prix des logements neufs semble s’être stabilisé dans la plupart des grandes villes canadiennes (graphique 2). L’imposition de tarifs douaniers élevés et de mesures réciproques pourrait provoquer une nouvelle flambée de l’inflation des matériaux de construction en 2025.


L’industrie fait toujours face à des difficultés persistantes, comme la perte de confiance des constructeurs, le vieillissement de la main-d’œuvre et les coûts d’emprunt élevés. Cette situation s’ajoute aux défis économiques plus vastes posés par le ralentissement attendu de la croissance démographique Lien externe au site. et par les tarifs douaniers envisagés par la nouvelle administration américaine Lien externe au site.. Dans cette optique, nous sommes toujours d’avis que la Banque du Canada réduira son taux directeur de 25 points de base ce mois-ci. Il devrait s’ensuivre une pause en mars, puis des baisses de taux progressives pour le reste de 2025.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.