Perspectives immobilières de Desjardins : Résilience des mises en chantier : comment le secteur défie-t-il les conditions défavorables ?

Les mises en chantier de logements sont un indicateur important de l’activité économique qui reflète la vigueur du secteur de la construction et l’approvisionnement en logements neufs dans l’économie. Au Canada, la résilience des mises en chantier, particulièrement dans le segment des logements multirésidentiels, est notable même dans un contexte défavorable pour les nouvelles constructions résidentielles.

Les taux hypothécaires et les coûts d’emprunt demeurent élevés malgré la récente baisse des taux d’intérêt. Le secteur a également été confronté à l’inflation élevée des coûts de construction et au vieillissement de la main-d’œuvre. De plus, les constructeurs ont sur leur radar l’incertitude entourant les perspectives économiques compte tenu de la menace de tarifs douaniers et du ralentissement prévu de la croissance de la population. Ensemble, ces raisons contribuent au manque de confiance des constructeurs.

En pratique, plusieurs facteurs structurels, politiques et de marché peuvent soutenir les mises en chantier au-delà de ce que les cadres économiques traditionnels pourraient prévoir. À titre d’exemple, les conditions très serrées du marché de la location jumelées aux mesures incitatives gouvernementales ont eu pour effet d’encourager la construction de logements locatifs.

Le rythme de croissance des mises en chantier devrait ralentir, tout en restant à un niveau élevé par rapport à son niveau prépandémique. Nous nous attendons à ce que la construction de logements locatifs demeure forte, mais que le marché des copropriétés connaisse une faiblesse importante en raison des facteurs décrits dans ce rapport. Les maisons unifamiliales représentent une part beaucoup moins importante du marché et devraient continuer de susciter l’intérêt des acheteurs, grâce à des taux hypothécaires nettement inférieurs aux sommets récents.