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Nouvelles économiques

Canada : les ventes au détail ont encore chuté en février, mais pourraient remonter en mars

25 avril 2025
Florence Jean-Jacobs
Économiste principale

Faits saillants

  • Les ventes au détail ont diminué de 0,4 % m/m en février, ce qui correspond à l'estimation préliminaire de Statistique Canada et au consensus des économistes. Le tableau ci-dessous résume les principales données.

  • En volume, les ventes au détail ont diminué pour un deuxième mois consécutif, chutant de 0,4 %. Les ventes au détail réelles ont diminué au cours de trois des quatre derniers mois (graphique 1).

  • Les achats chez les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles ont de nouveau chuté de 2,6 % m/m. La fin des rabais sur les véhicules électriques a probablement contribué à cette baisse, les achats prévus ayant vraisemblablement été devancés à la fin 2024.
  • Les ventes dans les stations-service ont légèrement augmenté de 0,3 % m/m, grâce à des volumes plus élevés, alors que les prix désaisonnalisés étaient en baisse.
  • Les ventes au détail de base, qui excluent l’essence et les automobiles, ont légèrement progressé de 0,2 %, portées par un rebond des achats dans les commerces de détail alimentaires et de boissons (+2,8 %, après une baisse de 2,5 % en janvier). En revanche, les ventes de meubles, d'appareils électroniques et d'électroménagers ont reculé de 2,9 %, effaçant la hausse du mois précédent.
  • Sept provinces ont connu une baisse des ventes au détail, le Québec étant en tête.
  • L'indicateur avancé de Statistique Canada pour mars indique une hausse de 0,7 %. Cette hausse semble attribuable à un rebond des volumes, les prix des biens désaisonnalisés ayant légèrement diminué (-0,2 %). Si les prévisions de mars se confirment, le premier trimestre de 2025 connaîtra une croissance positive d'environ 1,1 % par rapport au quatrième trimestre. Toutefois, cette croissance serait inférieure à celle des deux derniers trimestres de 2024 (1,4 % et 2,4 %, respectivement).

Implications

Les ménages canadiens ont fait preuve de prudence dans leurs dépenses au cours des deux premiers mois de l'année. Dans un mois marqué par les annonces de tarifs douaniers américains visant le Canada (1er février), leur pause subséquente (3 février) et une forte baisse de la confiance des consommateurs canadiens face à l'incertitude, il n'est pas surprenant que les ventes au détail aient chuté en février. Le tableau est toutefois nuancé : cinq des neuf sous-secteurs ont affiché une croissance, avec une hausse notable dans les épiceries. Les ventes de base ont largement dépassé les attentes, et l'estimation préliminaire pour mars est étonnamment positive.

 

Néanmoins, avec l'entrée en vigueur des tarifs douaniers américains sur les produits canadiens en mars, l'incertitude économique et la volatilité des marchés financiers qui en ont résulté ont pesé sur la confiance des consommateurs au cours du mois (graphique 2). Pourtant, certains consommateurs ont peut-être voulu éviter une hausse anticipée des prix des biens importés, la guerre commerciale s'intensifiant clairement. Ce phénomène, ainsi qu'un rebond des ventes d'automobiles après deux mois de fortes contractions, pourrait expliquer l'indicateur avancé positif de mars. Un élément de réserve sur cette vigueur : comme les ventes au détail incluent les ventes en ligne faites par les détaillants basés au Canada, toute baisse d’achats en ligne auprès de détaillants américains n’y serait pas reflétée.


Dans l'ensemble, à l'instar d'autres données économiques canadiennes comme les exportations et le PIB, les ventes au détail devraient progresser au premier trimestre. Après la publication d'aujourd'hui, notre prévision de croissance annualisée du PIB réel au premier trimestre est à peu près conforme à la prévision de 1,8 % du dernier Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada. Après une pause en avril, nous prévoyons que cette dernière poursuivra son assouplissement monétaire en réduisant son taux directeur lors de sa prochaine réunion, le 4 juin (voir nos Prévisions économiques et financières Lien externe au site. publiées aujourd’hui).

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.