Chine : croissance de 5,0 % du PIB réel en 2024

Ce taux de croissance, bien que conforme aux objectifs fixés par Beijing, représente l’un des rythmes les plus faibles depuis trois décennies, si l’on exclut la période de COVID-19. Plusieurs facteurs ont contribué à cette performance modeste. La crise persistante du secteur immobilier et une consommation intérieure plutôt lente ont pesé lourdement sur l’économie. De plus, les tensions commerciales de la Chine avec les États-Unis ainsi qu’avec l’Union européenne ont continué de créer un environnement économique difficile. Malgré ces défis, les exportations nominales chinoises ont crû de 7,1 % sur un an, et ce, malgré que l’indice des prix aux exportations ait reculé de 5,3 % en 2024.

Les politiques de relance annoncées au courant de l’année n’ont d’ailleurs pas vraiment remédié à la crise immobilière ayant débuté en 2021. Les mesures ont plutôt permis d’éviter le pire sans régler les enjeux de fond comme l’endettement élevé des gouvernements locaux. Cela a eu pour résultat une économie à deux vitesses dans laquelle le secteur extérieur croît plus rapidement que l’économie interne. Le niveau relativement élevé du taux de chômage, à 5,1 % en décembre, témoigne de la faiblesse du secteur intérieur. Le taux de chômage se trouvait historiquement sous 4 % dans la dernière décennie.

Cela dit, il est difficile de ne pas remarquer l’accélération de la croissance du PIB réel chinois au dernier trimestre de 2024. Le gain trimestriel de 1,6 % était le plus fort depuis l’hiver 2023. Sans cette performance étonnante, le gouvernement chinois n’aurait pas atteint sa cible de croissance.

Alors que la croissance du PIB réel s’est grandement appuyée sur le secteur extérieur en 2024, le retour de Donald Trump et la menace de tarifs douaniers pourraient freiner l’activité économique cette année. Le gouvernement devrait toutefois accentuer ses efforts de relance, mais sans mesure visant à diversifier l’économie, la conjoncture risque de continuer à être décevante.