Choisir vos paramètres

Choisir votre langue
Point de vue économique

L’économie québécoise face au risque de guerre commerciale : points de vulnérabilité et recommandations de politiques

10 février 2025
Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège • Florence Jean-Jacobs, économiste principale • Sonny Scarfone, économiste principal

À l’heure où un nouveau choc externe – la menace de tarifs de 25 % sur la quasi‑totalité des exportations canadiennes vers les États‑Unis – rend le risque d’une récession bien réel au Québec, il y a lieu de s’interroger sur les leçons du passé et d’identifier les pistes d’action les plus avisées pour soutenir les entreprises québécoises.

Les actions des gouvernements devront tenir compte des effets contrastés des tarifs selon les secteurs d’activité. Il faudra agir de manière ciblée. Si plusieurs secteurs d’activité au Québec risquent d’être fragilisés par d’éventuels tarifs douaniers américains, en particulier le manufacturier, d’autres devraient être plus résilients, comme le tourisme et le commerce de détail. Selon notre analyse, les secteurs dits « vulnérables » représentent environ 25 % du PIB, contre 75 % pour les plus résilients. Environ 4 % des travailleurs québécois sont directement exposés aux exportations vers les États‑Unis, dans ces secteurs vulnérables. Les industries moins exposées au commerce extérieur pourraient tout de même subir des effets induits en cas de ralentissement économique généralisé occasionné par les tarifs. 

Étant donné les caractéristiques de ce choc, qui touche principalement les exportateurs et qui pourrait perdurer pendant plusieurs années, nous avons recensé certains programmes mis en œuvre (ou déjà en place) lors des crises précédentes et particulièrement adaptés au contexte actuel. Il s’agit notamment de soutiens ciblés, de mesures favorisant la diversification des marchés, d’incitations fiscales à la relocalisation industrielle, ainsi que de programmes de formation et de reconversion pour les travailleurs affectés. En revanche, l’expérience récente appelle à la prudence quant aux aides universelles trop généralistes ou prolongées, tout comme aux prises de participation de l’État, sauf en cas de nécessité absolue. Dans tous les cas, une collaboration fédérale‑provinciale bien coordonnée sera essentielle pour maximiser l’efficacité des ressources publiques.

La situation actuelle représente une occasion d’accélérer la transformation économique du Québec, notamment via la diversification de ses marchés d’exportation, l’accélération des efforts visant à accroitre la compétitivité des entreprises, et la modernisation des infrastructures.

Le Plan québécois des infrastructures constitue un levier important dont dispose le gouvernement pour renforcer la compétitivité face à des tarifs américains. Des enjeux de coordination avec le fédéral devront toutefois être résolus pour éviter que sa mise en œuvre soit ralentie.

Si le commerce interprovincial représente une opportunité de diversification accessible, les gains attendus de la réduction des barrières au commerce interprovincial doivent être évalués avec prudence. Des obstacles politiques suggèrent que ces barrières ne pourront être retirées que partiellement. En revanche, et de par leur taille, les marchés d’Europe et d’Asie représentent un important potentiel pour les exportateurs, mais des mesures d’accompagnement s’imposent pour les aider à mieux connaître et comprendre ces marchés.

Lire la publication Indicateurs économiques de la semaine du 18 au 22 juillet 2022

Consultez l'étude complète en format PDF.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.