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Nouvelles économiques

États-Unis : une fin d’année correcte pour les ventes au détail

16 janvier 2025
Francis Généreux
Économiste principal

Faits saillants

  • Les ventes au détail ont augmenté de 0,4 % en décembre, après un gain de 0,8 % en novembre. Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une croissance de 0,3 %.
  • Sur l’ensemble de 2024, les ventes au détail totales ont progressé de 2,6 %, comparativement à 3,6 % en 2023.

Commentaires

La croissance des ventes au détail totales s’est avérée un peu plus basse que les attentes pour le mois de décembre. Cela dit, la situation est loin d’être désastreuse. Bien que la croissance des ventes totales soit, en décembre, la plus faible depuis le mois d’août, un gain de 0,4 % n’est pas négligeable. De plus, si l’on exclut les concessionnaires automobiles, le gain mensuel est plutôt le meilleur depuis septembre. L’année 2024 n’a donc pas mal fini.

 

On remarque notamment un certain engouement pendant la période des fêtes pour les biens durables (excluant les autos). Les ventes auprès des magasins de meubles ont enregistré leur meilleure progression depuis janvier 2024. On note aussi que les ventes de biens électroniques et d’électroménagers ont enregistré en décembre un troisième mois consécutif de croissance. C’est une première depuis l’hiver 2022. On peut donc croire que la baisse des taux d’intérêt au cours de l’automne a favorisé la consommation de biens durables. La faiblesse des ventes au sein des centres de rénovation présente cependant un bémol.

 

Les magasins en ligne ont connu un décembre plus tiède. Après une bonne croissance de 1,7 % en novembre, le gain n’a été que de 0,2 % au cours du dernier mois de l’année. C’est aussi la plus faible croissance pour un mois de décembre depuis 2021. Le devancement vers novembre, voire octobre, de certains rabais saisonniers sur les plateformes d’achat est probablement un facteur de cette contreperformance.

 

La restauration a subi en décembre sa première baisse mensuelle depuis le mois de mars. Après de très bons résultats de ce côté entre juillet et octobre, on sent une certaine faiblesse au cours des deux derniers mois de l’année. Si l’on tient compte des hausses de prix à la consommation au sein de la restauration, les ventes réelles des restaurants ont diminué en novembre et en décembre.

 

D’ailleurs, les données ajustées pour les variations de prix laissent supposer que la consommation réelle de biens est demeurée assez forte au quatrième trimestre. La consommation réelle totale avait progressé de 3,7 % à rythme annualisé au troisième trimestre et l’on peut s’attendre à un gain de près de 3 % pour le dernier trimestre de l’année.

 

Sur l’ensemble de 2024, on observe un certain ralentissement des ventes au détail après plusieurs très fortes années. Les taux d’intérêt plus élevés en moyenne au cours de l’année, les tempêtes qui ont sévi à la fin de l’été et à l’automne ainsi que l’incertitude alimentée par le contexte électoral n’ont pas aidé les consommateurs. Les seules catégories qui ont connu une meilleure performance en 2024 qu’en 2023 ont été les boutiques de vêtements et la catégorie « autres ».

 

La nouvelle année risque d’être encore plus difficile. Déjà, l’effet positif sur la confiance des ménages que l’on a pu observer à la suite de l’élection de Donald Trump s’est largement estompé. Certains indices pointent aussi vers de nouvelles craintes concernant l’inflation, probablement alimentées par les menaces de hausses de tarifs douaniers. Si la menace tarifaire est rapidement mise en place, les ménages pourraient devoir restreindre leurs achats face à des prix plus élevés.


Implications

Bien qu’un peu en deçà des attentes, la croissance des ventes au détail en décembre est loin d’avoir été mauvaise. Elle demeure compatible avec une bonne contribution de la consommation de biens au PIB réel du quatrième trimestre. Elle n’indique surtout pas une détérioration de la conjoncture qui aurait pu faire pencher les dirigeants de la Réserve fédérale vers une nouvelle baisse de taux directeurs plutôt que le statu quo présentement prévu lors de la rencontre du 29 janvier. 



NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.