- Sonny Scarfone
Économiste principal
Québec : l’emploi poursuit sur sa lancée à l’aube de la menace tarifaire
Faits saillants
- Il s’est créé 15 700 emplois nets au Québec en janvier 2025. C’était le sixième mois consécutif de croissance positive, période au cours de laquelle plus de 100 000 emplois se sont ajoutés.
- Le taux de chômage a reculé à 5,4 %, son plus bas niveau depuis mai 2024.
- L’emploi dans le secteur privé a progressé pour un sixième mois de suite (+12 500). Jetant une ombre au tableau, l’emploi à temps plein a reculé de 19 300 postes.
- Parmi les secteurs ayant le mieux performé en janvier, on trouve les services d’hébergement et de restauration, de la fabrication et de la construction (voir tableau). Pour la fabrication, notons que cela était la meilleure performance mensuelle depuis 2021. Cela arrive à point, considérant le contexte d’incertitude entourant le secteur manufacturier. Les trois régions québécoises affichant le taux de chômage le plus bas sont d’ailleurs des régions manufacturières : Chaudière-Appalaches, Abitibi-Témiscamingue et Saguenay–Lac-Saint-Jean (tous sous la barre des 4 %).
Commentaires
L’Enquête sur la population active ayant été menée à la mi-janvier, elle peut déjà paraître en retard sur l’actualité. La menace de tarifs par la nouvelle administration américaine secoue les marchés depuis quelques semaines et remet en question nos relations d’affaires avec notre partenaire historique.
Néanmoins, les résultats publiés aujourd’hui indiquent que l’économie québécoise reposait sur de bonnes bases à l’amorce de cette période de turbulence. L’emploi vient de connaître l’une de ses meilleures périodes d’expansion des quelques dernières années, exception faite du rebond postpandémique.
La bonne performance du secteur manufacturier arrive à point, bien qu’elle doive être remise en contexte : sur un an, on note une production d’emplois de 7 900. Le secteur demeure vulnérable aux aléas de l’actualité et des perspectives en matière d’exportations.
Implications
Les chiffres d’aujourd’hui, bien que positifs, n’effacent pas le fait que le niveau d’incertitude a augmenté d’un cran ces dernières semaines. Les économies canadienne et québécoise sont particulièrement vulnérables à un repli protectionniste de la plus grande économie mondiale, notre principal partenaire commercial.
Notre étude Lien externe au site. récente met en lumière les secteurs de la fabrication comme étant particulièrement vulnérables à un choc tarifaire. Pour le Québec, les produits aérospatiaux, les aliments et boissons, les produits chimiques, et la machinerie sont les principaux secteurs à risque. Nous avons publié une première estimation Lien externe au site. des répercussions économiques des tarifs proposés. Bien que ces constats n’aient pas été réalisés en raison du report d’un mois de l’imposition des tarifs, il est possible que ce scénario finisse par se concrétiser.
Plus d’un emploi sur dix au Québec se trouve dans le secteur manufacturier. Cette industrie est un vecteur d’innovation, offrant des emplois variés nécessitant diverses qualifications et contribuant à la vitalité économique de plusieurs régions de la province. En fonction de l'issue du sursis de 30 jours en cours, les gouvernements préparent des plans pour naviguer à travers les conséquences économiques d’un dénouement négatif concernant l’imposition de tarifs. Les efforts expéditifs visant la réduction des barrières interprovinciales indiquent le niveau de sérieux de la menace actuelle.
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